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Hyperaldostéronisme primaire et hypertension artérielle : le génome à la loupe


​Dans une étude collaborative entre le CNRGH et le PARCC, publiée dans le journal Nature Communications, les chercheurs ont identifié pour la première fois des loci de risque pour l'hyperaldostéronisme primaire (HAP), forme la plus fréquente d'hypertension artérielle secondaire. Ils ont également mis en évidence de nouveaux mécanismes potentiels impliqués dans la physiopathogénie de l'HAP.

Publié le 30 novembre 2022

L'hyperaldostéronisme primaire (HAP) est la forme la plus fréquente d'hypertension artérielle secondaire. Cette forme touche jusqu'à 10% des patients hypertendus et est due à la production excessive et autonome d'une hormone minéralocorticoïde, l'aldostérone, sécrétée par le cortex des glandes surrénales. L'HAP peut être provoqué par une hyperplasie bilatérale des glandes surrénales, par un adénome (adénome de Conn) ou par un carcinome.  Non traité l'hyperaldostéronisme primaire est responsable d'une résistance aux traitements et d'un risque cardiovasculaire accru. Pour prévenir ces complications, il est essentiel d'identifier rapidement les patients porteurs d'HAP pour bénéficier d'un traitement médical ou chirurgical spécifique. Bien que les recommandations pour la prise en charge de l'HAP aient permis de standardiser la prise en charge des patients, la maladie reste sous-diagnostiquée en raison d'un défaut de dépistage en première ligne. L'identification de nouveaux contributeurs génétiques de l'hyperaldostéronisme primaire est essentielle pour une détection précoce et une meilleure compréhension des mécanismes physiopathogéniques de l'HAP.

C'est dans ce cadre de recherche que les chercheurs de l'équipe Mathématiques & Statistiques (CNRGH) en collaboration avec le Paris Centre de Recherche Cardiovasculaire (PARCC) ont effectué une étude d'association pangénomique1 sur une cohorte de patients français comprenant 562 cas atteints d'HAP et 950 témoins. Dans cette étude, publiée dans le journal Nature communications, ils ont identifié trois loci principaux de susceptibilité pour l'HAP sur les chromosomes 1, 13 et X.

Les associations observées sur les chromosomes 1 et 13 ont ensuite été répliquées sur une deuxième cohorte allemande et confirmées par une méta-analyse sur 1162 cas et 3296 témoins incluant les deux premières cohortes ainsi que deux cohortes supplémentaires de taille plus réduite (italienne et française).

L'association sur le chromosome 13 apparait comme spécifique aux hommes et plus importante chez les personnes atteintes de la forme d'hyperaldostéronisme primaire provoquée par une hyperplasie bilatérale des surrénales plutôt que pour la forme causée par un adénome (adénome de Conn).

Les chercheurs ont montré que deux gènes candidats (CASZ1 et RXFP2) situés dans deux des loci principaux identifiés, sont exprimés dans différents types cellulaires des glandes surrénales humaines et murines. Ils ont également observé que la surexpression de ces deux gènes dans les cellules du cortex surrénal supprime la production d'hormones minéralocorticoïdes dans des conditions basales et stimulées, sans affecter la biosynthèse du cortisol.

Dans cette étude, les chercheurs ont ainsi identifié les premiers loci associés au risque d'hyperaldostéronisme primaire et mis en évidence de nouveaux mécanismes potentiels de développement de l'excès d'aldostérone.


1 : une étude d'association pangénomique permet d'analyser les variations génétiques (variations de nucléotides) chez un grand nombre d'individus, afin de les corréler (associer) aux caractères phénotypiques d'intérêt.


Contact chercheur CEA : Edith Le Floch edith.le-floch@cea.fr


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